Chronique de la mort au bout

Présentation de l'éditeur
Auteur de plusieurs romans et des biographies de Bertrand Cantat et de Manu Chao, ce nouvel opus noir de Léonel Houssam est une chute vertigineuse dans la psyché d'un tueur... L'histoire: le narrateur, un tueur, raconte sans filet, de façon sonique, son épopée meurtrière, sa vengeance flamboyante. Roman noir, très noir, à déconseiller à toutes les âmes sensibles...Extrait: Corinne s'entrechoquait dans mes pensées, avec ma dulcinée junkie, Lucie, la minette d'école effondrée. Je lui racontai un conte merveilleux dans le cartilage à vif de son oreille droite : « L'autre jour, j'ai vu des vaches en enfilade partir à l'abattoir. Ça gueulait, ça stressait, et bizarrement, ça ne m'a pas fait mal au cœur, ça ne m'a pas attristé. Ça m'a fait jubiler d'ailleurs. Je me suis alors dit: « Le criminel qui est en moi, s'assume enfin... » Et puis j'ai souri et j'ai pris des photos des bêtes avant leur mort ». En lui racontant cette histoire d'abattoir, je trainais dans mes pensées, un sac de sensations fortes et une touche de désir pour ses airs de crâneuse en déambulateur. Je lui racontai comment un flic avait arraché l'oreille de mon père à main nue parce qu'une sorte de chasseur de sorcières l'avait dénoncé pour un vol qu’il n’avait pas commis. « Il est mort avec l'idée que les flics travaillaient pour le compte des puissants, et il avait raison ». Corinne ne réagissait pas. Elle se sentait sans doute gênée. Quand je parlais de mon père, j’avais une envie furieuse de mastiquer des vulves fraîches. Elle avait des enfants mais là n'est pas le sujet. Elle avait donné des gages à l'avenir sans parvenir à se départir du dégoût que lui provoquait la merde de ses petits en bas âge. Je reniflais son cou, percevant du Givenchy pourri à la sueur et au goût de son sang s'écoulant de ses narines dilatées... Comme à chaque crise, je ressentis le besoin d'expurger ma peine, ma descente d'adrénaline... J'avais du sperme sur le jean au niveau de la cuisse droite, dans le caleçon, sur le pull... J'avais aussi le sang, les bris de chair et de dents. J'étais repérable à cinq cents mètres si j'empruntais les rues dans cette tenue de boucher du crépuscule, de crapule viandarde. On a dormi dix fois, on est mort autant de fois elle et moi. On a exploré cent univers avant d'expirer. Je lui livrais la jouissance en douce, je dormais en cuillère contre elle, à même le sol...
Biographie de l'auteur
Né en 1973 à Charleville-Mézières, Léonel Houssam (ex-Andy Vérol) vit en banlieue parisienne depuis 1984. Il est repéré puis intégré aux magazines Symposium (musiques non-conventionnelles, industrielles, expérimentales, …) et Furia (musiques amplifiées, punk, hip-hop, …). Parallèlement, il est recruté dans des émissions radios consacrées aux musiques électroniques et industrielles. Ecrivant tous les jours, il crée des nouvelles, poèmes et romans. C’est avec sa feuille de chou « Modes Accusatoires » qu’il affûte sa plume dite subversive. Ce recto-verso au format papier à diffusion très confidentielle sera décliné sur Internet sous la forme d’un site appelé « Hirsute ». Assez vite, entre 2002 et 2006, il attire de plus en plus de lecteurs ainsi que des rédacteurs déjantés, sans limite, des proto-trolls aux post-punks en passant par les paumés créatifs qui trouveront un espace de liberté sans limite. En 2006, Hirsute fut détruit par la plateforme qui l’hébergeait. Le pseudo-collectif né de ce blog sans foi ni loi explosa et se répandit sur la toile. Andy Vérol créa un nouveau blog-laboratoire et devint revuiste et rédacteurs pour divers webzines, magazines : e-Torpedo, le Mort-Qui-Trompe, Onlit.be, 60 millions de social-traîtres, RAL,M, Mauvaise graine, etc. Son premier roman, Les Derniers Cow-boys français paraît en 2008. Simultanément, il est contacté par Patrick Eudeline, écrivain et journaliste à Rock n’Folk pour écrire la biographie de Bertrand Cantat et de son groupe Noir Désir. L’année suivante, c’est une biographie de Manu