Deuil, poésie et résilience - un recueil de poèmes pour survivre à la perte puis revivre: affronter la mort, vaincre la souffrance, sublimer les épreuves, atteindre la sérénité

Présentation en PDF de l'ouvrage sur le site de l’auteure.
Pour son dix-neuvième ouvrage, Anny MARTINE-B. nous propose, bijou de douceur et délicatesse, une double anthologie de poèmes sur le thème du deuil : le présent volume et, en complément, un petit recueil portant sur la perte d’un animal familier (DEUIL ANIMALIER, POÉSIE — Des poèmes tout en tendresse… parce qu’on les pleure aussi.)
Ce serait toutefois une erreur de penser que ce volume, couvrant sept siècles, s’adresse exclusivement à ceux qui pleurent un être cher : par sa conception, par la variété de la sélection des pièces et des auteurs, il satisfera chaque amateur de poésie.
Comme tous les recueils de l’auteure, celui-ci présente des poètes et poétesses connus et d’autres à découvrir, et il s’enrichit d’éléments biographiques, de notes éclairantes, ainsi que d’une iconographie minutieusement choisie.
Et ici figure de plus un intéressant chapitre sur la graphie de l’ancien français.
Police très nette, douce même aux yeux fatigués.
LE MOT DE L’AUTEUR :
Voici une bouffée de POÉSIE… avec tout ce que cette alchimie comporte de touchant pour chacun d’entre nous, quel que soit l’état d’esprit dans lequel nous nous trouvons… avec toute la puissance dont elle est capable pour peindre les émotions, tout l’art qu’elle sait déployer pour nous ébranler et nous charmer.
Mais, parce que le DEUIL est universel, tout être humain y étant confronté,
parce que tout deuil est unique, chacune et chacun le vivant dans son intimité profonde,
parce que le deuil plonge dans la sidération, dans l’incompréhension, dans le déni, dans la colère, dans un sentiment d’injustice, une sensation d’effondrement, d’émiettement, de liquéfaction — parce qu’il survient toujours trop tôt, parce que tant de choses restaient à être vécues… ensemble,
parce que le deuil est un naufrage duquel on ne souhaite pas toujours réchapper,
parce que le deuil oblige à lutter contre vents et marées, et froid, et peur, et douleur, et lassitude,
parce que le deuil ne dispense pas de survivre, de gré ou de force,
parce qu’il faut réussir à entendre « la mort fait partie de la vie », « tu vas réorganiser ton quotidien », « je serai là pour toi », « tu es capable de surmonter cette épreuve »…
parce qu’il faut faire siens les mots bouleversement, stress, traumatisme, anxiété, voire dépression…
parce qu’il faut apprendre à respirer à un rythme nouveau,
parce qu’il faut faire en sorte de ne pas imposer à autrui sa propre décrépitude…
pour toutes ces raisons, ce recueil se veut bouée aidant à surnager, radeau de fortune permettant de rejoindre le port, soleil apaisant la dévastation, cocon préparant, délicatement, à la re‒naissance.
Puissent ces vers, témoins de l’affectivité de 74 auteurs, offrir à chaque personne qui en aura besoin, une béquille lui permettant d’avancer, un baume doux cicatrisant son âme et son cœur.
Et aux autres apporter de constructifs instants de méditation.
EXTRAITS :
Mon amie, je promets, je promets de comprendre,
Comprendre bien ce mal, ce mal incandescent,
Incandescent au point que ton cœur veut se fendre
Et entraîner ton âme au noir flot de son sang.
Mon amie, je pourrai, je pourrai à chaque heure,
Chaque heure de ton deuil, ton lourd deuil alléger,
Alléger ton supplice et la vie qui t’apeure,
Car ma force avec toi je saurai partager.
Mon amie, pose-toi, pose-toi sur mon aile.
[…]
A. MARTINE-B.
[…]
Vous eûtes le sommeil. Moi, je peine et je tombe,
Et la plus morte mort est d’avoir survécu.
A. de NOAILLES
[…]
Il nous vient parfois un espoir tremblant,
Mais nos pleurs sont vains, notre angoisse est vaine ;
Et mon esprit va, comme une âme en peine,
De ta robe noire à son berceau blanc.
V. BILLAUD